La pénurie de petites surfaces empêche la baisse des loyers

Publié le par Inveximmo

Dans le secteur résidentiel, les loyers des baux nouvellement signés ont retrouvé leur niveau de fin 2008, selon les estimations du réseau Century 21    
 


L'année 2008 s'était soldée par une baisse de 2,4 % des loyers des nouveaux entrants. Au premier semestre 2009, le recul s'était encore accentué. Mais le mouvement s'est inversé aux cours des six derniers mois et la baisse des loyers n'est plus d'actualité. Selon les estimations du réseau Century 21, les loyers des baux nouvellement signés ont retrouvé leur niveau de fin 2008. Sur 2009, la hausse est évaluée à 0,19 %. " Nous restons dans la situation exceptionnelle d'une évolution inférieure à l'inflation, mesurée par l'Insee à + 0,4 % ", souligne l'étude publiée par Century 21. Pour 2010, le réseau table sur une évolution en ligne avec l'inflation, de l'ordre de 1 %. " Mais si les taux d'intérêt remontent, les achats de logements se contracteront avec pour conséquence une hausse de la demande locative, donc une progression plus importante des loyers ", souligne Sylvain Juteau, directeur de la gestion immobilière de l'enseigne.


La perspective d'un maintien du niveau des loyers en 2010 peut laisser perplexe, alors même que la conjoncture pèse sur le revenu des ménages. En réalité, cette moyenne nationale masque deux évolutions inverses. Pour les grandes surfaces (4 pièces et plus, soit 11,5 % de l'offre locative), les loyers des nouveaux entrants ont nettement baissé en 2009, de 4,9 %, car " ils ont atteint des niveaux de prix insupportables en situation économique tendue ", analyse Century 21. La situation est tout autre concernant les petites surfaces. Ce segment du marché locatif pose, en France, un problème aigu. La demande reste très importante (a fortiori en temps de crise économique, une moindre solvabilité conduisant à louer plus petit), mais l'offre locative ne suit pas. Résultat, en 2009, " les petites surfaces sont en hausse (+ 1,25 % pour les studios), car les restrictions au droit de construire engendrent une offre trop faible ", souligne l'étude.


Cette situation de pénurie pénalise les revenus les plus faibles, notamment les étudiants. Ils représentaient 12,6 % des locataires entrants en 2006 contre moins de 10 % (9,6 %) l'an dernier. La décorrélation, depuis quelques années, de l'évolution du coût du logement par rapport à l'évolution des revenus ne concerne donc pas que le marché des transactions. Celui des locations le subit aussi. Selon la Caisse nationale des allocations familiales, la part du logement dans le budget des ménages est passée de 10,3 % en 1973 à 19,3 % en 2006.


MYRIAM CHAUVOT, LESECHOS

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